Gérer la douleur avec l’hypnose

La gestion de la douleur par l’Hypnose suscite de plus en plus l’intérêt des professionnels de la santé et aujourd’hui, nombreux sont les hôpitaux qui décident de former leur personnel soignant à l’utilisation des outils de l’Hypnose afin de proposer aux patients une prise en charge plus adaptée.

Ces techniques visant la gestion de la douleur sont très intéressantes car :

–          elles sont simples et rapides à mettre en place

–           le patient peut apprendre à les mettre en place lui-même quand il en a besoin

–           elles évitent les éventuelles complications pouvant  résulter de l’utilisation de produits chimiques (anesthésiants, antidouleurs) : effets secondaires, intolérances, allergies, difficultés liées à l’accoutumance, surtout en cas de douleurs chroniques.

La gestion de la douleur, également appelée hypno-analgésie, est la réduction du signal de la douleur.

La douleur est comme un signal d’alarme : l’Inconscient nous prévient que quelque chose ne va pas, qu’il faut se soigner et régler le problème. Et ce signal est souvent très efficace !

La douleur est donc très utile. Elle nous sauve la vie !

Mais une fois que ce signal nous a renseignés et que nous faisons le nécessaire pour nous soigner, il n’est sans doute pas toujours nécessaire de souffrir.

Pour ma part, je rappelle toujours l’utilité de la douleur à mes clients pour qu’ils comprennent que la douleur, leur pire calvaire, est en fait leur meilleure alliée, ou en tout cas l’a été à un certain moment de leur vie.

Il ne reste plus qu’à contacter l’Inconscient pour le remercier, lui expliquer qu’on a bien compris et que puisqu’on se soigne, il peut faire disparaître cette douleur.

Il est alors important de placer un fusible qui le rassure : Si pour une raison, ou pour une autre, il lui paraît important de signaler de nouveau un problème (rechute, aggravation, mauvaises décisions…), alors la douleur peut revenir et faire son travail ! Cette étape me paraît extrêmement importante et selon moi, l’efficacité des techniques ci-dessous en dépend.

Une autre étape préparatoire importante est l’évaluation du niveau de douleur. Il faut proposer au sujet d’évaluer sa douleur de 0 à 10, zéro étant l’absence de douleur et 10 étant le niveau où la douleur est intolérable pour le sujet.

 

Comment fait-on pour réduire (voire même faire disparaître) la douleur ?

  

1-    LA SUGGESTION DIRECTE

Cela peut vous sembler stupide mais parfois, il suffit de le demander à l’Inconscient ! Par suggestion directe, par exemple, cela fonctionne très souvent. Cela nécessitera souvent un état hypnotique, à proprement parler. Sous hypnose, on pourra par exemple demander à l’Inconscient de faire disparaître la douleur durant la séance et de généraliser cet état à l’aide d’une suggestion post-hypnotique dont le déclencheur sera la survenue de la douleur et dont l’effet programmé pourrait être de se détendre (par exemple, si la douleur augmente avec le stress ou la crispation)  ou de générer une analgésie ou encore une distorsion du temps (l’impression que le temps passe plus vite lors d’une crise et ralentit lorsque tout va bien).

Cela présente l’intérêt d’automatiser la gestion de la douleur.

En tout état de cause, il sera judicieux de suggérer cette automatisation, quelle que soit la technique utilisée, toujours en association avec le fusible que j’évoquais plus haut.

La douleur ressentie se compose de la douleur « réelle » (si tant est qu’on puisse l’appeler comme ça), de la douleur remémorée (mémoire de la douleur déjà vécue par le passé) et de la douleur anticipée. Ces deux dernières seraient la cause de 2/3 de la douleur ressentie. Autant dire qu’un travail sur ces points peut s’avérer très utile ! La gestion de la douleur passe souvent par celle des facteurs émotionnels qui peuvent générer de la douleur ou qui participent activement à son maintien.

2- LA METAPHORE

Pour ma part, j’aime beaucoup utiliser la métaphore pour gérer la douleur.

  •  Utiliser la métaphore du sujet:

C’est sans doute l’approche la plus efficace car le sujet décrit la douleur telle qu’il la conçoit dans sa tête, au plus près de ce qu’il ressent, et propose sa solution de la même manière !

Par exemple : «  J’ai la tête dans un étau », « j’ai une aiguille dans la tête qui me pique», « C’est comme des flammes qui brûlent dans ma poitrine », « J’ai un nœud au niveau du dos »…

Important : Si le sujet n’apporte pas de métaphore, il est assez simple de l’y amener. Il suffit de lui demander : « Et cette douleur à l’épaule, c’est comme quoi ? ».

Le « C’est comme quoi ? » pousse implicitement le sujet à se référer à la métaphore qu’il estime la plus proche possible de ce qu’il ressent, pour nous le faire comprendre.

Je vous recommande d’inviter le sujet à décrire le plus précisément possible l’objet de sa métaphore (ex : A quoi ressemble ce nœud ? », « Comment est cette aiguille exactement ? »).

Il faut, bien entendu, accepter pleinement et utiliser la métaphore du sujet et lui demander ce qu’il veut faire de ce nœud, de cette aiguille…

S’il veut s’en débarrasser, on lui demande quel est le meilleur moyen selon lui, pour s’en débarrasser. Après qu’il nous ait décrit lui-même le moyen idéal (exemple : « Je dénoue le nœud qui ressemble à une pelote de laine », « Je retire l’aiguille », « Je jette un seau d’eau sur les flammes »…), on lui demande de le faire et d’être attentif à ce qui a changé à l’intérieur.

NB : Le simple fait de lui demander d’imaginer ce moyen le projette dans la réalisation de sa solution. Pour nous le décrire, il faut qu’il s’imagine en train de le faire.

On lui demande enfin d’évaluer de nouveau de 0 à 10 le niveau de douleur pour constater l’évolution.

Si la douleur a diminué mais est encore présente, on peut demander « et maintenant, c’est comment ? » et recommencer à agir sur la même métaphore ou sur une autre (selon ce qu’amène le sujet), jusqu’à ce que le sujet atteigne un niveau de douleur acceptable pour lui.

  • Utiliser certaines métaphores efficaces

Utiliser la métaphore du sujet est préférable car c’est souvent plus efficace.

Néanmoins, vous pouvez également lui proposer une métaphore, notamment pour gagner du temps.

Vous trouverez sans doute sur d’autres sites les techniques du gant de boxe ou du disjoncteur. Je ne m’attarderai donc pas dessus, mais sachez qu’elles sont très efficaces.

Les métaphores ci-dessous sont très efficaces avec les personnes qui visualisent assez facilement.

Voici le détail des techniques :

1-    La Gomme Magique

C’est une technique à l’efficacité redoutable !

–          Le sujet peut avoir les yeux fermés, ce qui peut faciliter la visualisation

–          Evaluation du niveau de douleur de 0 à 10 (cf plus haut)

–          Demander au sujet de localiser mentalement, le plus précisément possible, la zone où il ressent la douleur qu’il veut supprimer

–          Lui demander d’entourer mentalement la douleur, de l’encercler, comme s’il avait un marker ou un feutre dans la tête qui lui permet de le faire

–          Demander au sujet de serrer le plus fort possible le bout de son pouce contre le bout de l’index de la même main, « comme s’il serrait une gomme entre ses doigts ».

–          Suggérer qu’en serrant ainsi, progressivement, la sensibilité au niveau des doigts va disparaître et qu’il est fort possible que très rapidement, il sera difficile de savoir où commence le pouce et où termine l’index, ou où commence l’index et où termine le pouce. Comme si les doigts fusionnent et forment un tout. Lui demander de faire un signe de tête quand c’est le cas.

–          Lui demander d’imaginer qu’entre ces doigts serrés, il peut y avoir une gomme, à la fois dure et à la fois molle. Lui demander de faire un signe de tête quand c’est le cas.

–          Demander de tenir la position pendant que l’Inconscient amplifie cette sensation.

–          Revenir à la zone délimitée de la douleur et demander au sujet de visualiser des gribouillis faits au crayon de papier sur toute cette zone. « Et sans doute avez-vous déjà raturé, gribouillé avec un crayon de papier sur une page blanche…Et voyez comment ces gribouillis peuvent représenter cette douleur que vous voulez supprimer… et ces gribouillis peuvent être denses, épais, noirs et sales ou au contraire secs et aérés… et ils peuvent être denses à certains endroits et aérés à d’autres endroits… ». Lui demander de faire un signe de tête quand il visualise bien ces gribouillis qui représentent sa douleur.

–          Demander à l’Inconscient d’utiliser la gomme magique qui se trouve entre les deux doigts pour gommer tous les gribouillis (important : ne plus parler de douleur) : « Et l’Inconscient peut commencer à gommer les gribouillis avec cette gomme magique… Et plus il les gomme, et plus la main fait des mouvements de gauche à droite et de bas en haut…dans tous les coins…partout où c’est nécessaire… »

NB : Utiliser des mots comme « gommer », « nettoyer », « supprimer », « purifier », « immaculé », « page blanche », « faire disparaître ». Bien demander au sujet de veiller à ce que tous les gribouillis s’effacent au fur et à mesure et qu’il n’en reste aucun.

–          Suggérer que « les mains s’arrêtent de bouger lorsque l’Inconscient a gommé tous les gribouillis et que tout est propre, nettoyé, pur, laissant place à une page blanche sur laquelle le sujet peut écrire une nouvelle histoire où tout reste à faire… dans le calme et la sérénité… comme une paix intérieure…etc… »

–          Evaluation du niveau de douleur de 0 à 10

NB : J’utilise cette technique pour d’autres choses que la douleur : le siège d’une compulsion, un manque, une mauvaise habitude, le manque de confiance en soi, une idée noire, un traumatisme… Puisque cela fonctionne pour la douleur, vous conviendrez que cela peut fonctionner pour tout, dès lors que le sujet localise l’élément à gommer et agit dessus.

Cette technique donne d’excellents résultats.

2-    La couleur et autres sous-modalités

Il s’agit d’un travail sur les sous-modalités, c’est-à-dire les éléments que notre cerveau utilise pour encoder une information (la douleur en étant une).

Je commence souvent par cette technique car elle est extrêmement rapide à mettre en place et suffit bien souvent. Rien ne vous empêche de cumuler celle-ci et une autre.

Le début du protocole est le même que celui de la gomme magique :

–          Le sujet peut avoir les yeux fermés, ce qui peut faciliter la visualisation

–          Evaluation du niveau de douleur de 0 à 10 (cf plus haut)

–          Demander au sujet de localiser mentalement, le plus précisément possible, la zone où il ressent la douleur qu’il veut supprimer

–          Lui demander d’entourer mentalement la douleur, de l’encercler, comme s’il avait un marker ou un feutre dans la tête qui lui permet de le faire

–          Demander au sujet quelle couleur lui évoque cette douleur.

NB : Dans 99% des cas, c’est rouge…

–          Lui demander de bien visualiser cette couleur (rouge dans l’exemple) sur toute la zone qu’il a délimitée. Signe de tête quand c’est OK.

–          Lui demander d’incorporer un peu de blanc dans le rouge. « Et je ne sais pas si c’est comme une goutte de peinture blanche qui vient se mélanger progressivement au rouge…ou si c’est juste un rouge qui devient un peu moins rouge… et le rouge devient de plus en plus rose… et ajoutez encore du blanc…de plus en plus de blanc dans ce rose…et le rose est de plus en plus pâle…et petit à petit…jusqu’à ce qu’on devine à peine que cela n’a pas toujours été aussi blanc… et quand c’est complètement blanc…immaculé…alors vous pouvez me faire un signe de tête… »

–          Evaluation du niveau de douleur de 0 à 10 (cf plus haut)

–          Si la douleur est encore présente, lui demander « Tu veux poursuivre pour être davantage confortable ? » « OUI », « Tu es sûr ? », « OUI », « Alors, on y va ? », « OUI ».

NB : On appelle ces trois « OUI », un yes set. Cela met le sujet en condition pour accepter ce que vous allez lui proposer par la suite car il est entraîné à dire oui, à accepter vos suggestions.

–          Lui proposer de « réduire mentalement la zone de couleur blanche, pour obtenir une petite pièce blanche de quelques centimètres… par exemple  2 ou 3 cm… peut-être moins… », éventuellement en s’aidant des mains pour montrer la progression de cette réduction.

–          Quand la zone blanche est toute petite, demander au sujet de la déplacer mentalement hors du corps. Il faut y aller progressivement. Lui demander d’abord de la déplacer de quelques centimètres, puis de la faire glisser (ou couler, comme une goutte de peinture blanche) le long des jambes, puis jusqu’aux pieds, pour enfin continuer son chemin jusque dans le sol où cette goutte continue à descendre, comme attirée vers le centre de la terre…etc…

–          Evaluation du niveau de douleur de 0 à 10 (cf plus haut)

J’espère que ces techniques vous permettront de gérer efficacement vos douleurs ou celles de vos proches.


Changer grâce aux croyances, ou en dépit des croyances…

Les professionnels de la psychothérapie connaissent bien l’importance des croyances.

C’est en fait une notion tellement importante qu’elle devrait être enseignée dans nos lycées.

A vrai dire, la première fois que j’en ai entendu parler, j’ai sous-estimé leur importance.

Aujourd’hui, je sais qu’elles sont sans doute les éléments de la communication les plus importants qui permettent de changer et d’aller mieux. Toute psychothérapie devrait débuter par une analyse (et le cas échéant, par le traitement) des croyances des patients.

Les croyances déterminent ce qu’une personne peut ou sait faire, peut dire, avec qui, quand, etc… Elles conditionnent même l’apparition d’une guérison…ou de symptômes !

Pour illustrer ce propos, il suffit de citer cette fameuse expérience médicale menée en 1983 par le British Stomach Cancer Group sur 411 patients atteints d’un cancer. On a proposé d’administrer à ces derniers un nouveau traitement de chimiothérapie, et on leur a expliqué qu’ils devaient s’attendre à perdre leurs cheveux, et qu’ils auraient probablement des nausées. Mais au lieu de donner véritablement ce médicament à certains d’entre eux, on leur a donné un placebo, c’est-à-dire un substitut du médicament réel ne contenant aucune substance active, mais fonctionnant uniquement parce que le patient croit qu’il est soigné. Plus de 30% des patients à qui l’on avait administré ce faux médicament ont effectivement perdu leurs cheveux, tandis que 56% d’entre eux ont des vomissements. Etonnant de constater à quel point ce qu’un patient croit possible peut se réaliser, non ?

La croyance est l’enclos du champ des possibles : elle délimite ce qui est possible et ce qui ne l’est pas.

Connaissez-vous cette célèbre citation de Mark TWAIN : « Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait. » ?

La croyance va donc avoir une incidence directe sur notre environnement, nos comportements et nos capacités.

Une croyance est une perception subjective, une pensée irrationnelle que nous croyons vraie et logique car elle a été vérifiée et renforcée par l’expérience. D’une certaine manière, on peut dire que tout est croyance. En d’autres termes, la croyance a la particularité de s’auto-vérifier et de se renforcer par elle-même (généralisation).

Le sentiment de vérité cimente nos croyances. Tant qu’on cherche encore à savoir si quelque chose est vrai ou pas, ce n’est pas une croyance.

Une croyance peut être positive (ou aidante), comme par exemple être persuadé d’être doué pour prendre la parole en public, cette croyance rendant effectivement l’exercice plus simple…ou limitante, comme par exemple être persuadé que les gens sont méchants, ce qui ne facilite pas les échanges en société.

En outre, la croyance nous fait nous comporter d’une manière qui favorise l’apparition de situations qui vont renforcer la croyance. C’est un cercle vicieux : Je crois X – il survient X – cela renforce ma croyance en X – qui survient de plus en plus souvent – ce qui renforce d’autant plus ma croyance en X – et provoque d’autant plus de X…

Les croyances sont pourtant souvent très utiles. Le cerveau a, en effet, horreur de l’inconnu et la croyance permet de ne pas se trouver démuni face à un événement. Elles nous permettent de généraliser nos apprentissages… jusqu’à ce que ce soit contredit par quelque chose !

Car la bonne nouvelle, c’est que les croyances sont évolutives et que nous en changeons en permanence. Cela permet par exemple de passer un jour d’un « Je serai grosse toute ma vie » à un salutaire « Je sais que je peux mincir durablement ».

La croyance « Ça ne changera jamais » est bien souvent la plus importante à attaquer car c’est celle qui chapeaute les autres.

Pour changer, il faut croire que cela est possible, c’est-à-dire penser que l’objectif est réaliste et qu’on est capable de l’atteindre.

Si on croit le contraire, point de salut possible…Cela s’applique au développement personnel comme à la guérison !

Mais puisque nous sommes persuadés qu’une information est logique et vraie, même si elle nous fait du mal, comment arrive-t-on à changer de point de vue ?

Bien souvent, il est très difficile de persuader une personne avec un discours rationnel et cohérent. Cela peut même s’avérer contre-productif car la personne, en tentant de nous persuader du contraire, s’enferme encore davantage dans son discours et renforce ainsi sa croyance.

La personne doit fissurer elle-même sa croyance pour que cette dernière vole en éclats. Bien souvent, une simple question pertinente d’un interlocuteur averti suffira pour que la personne voie les choses d’un autre point de vue.

Plusieurs techniques permettent de changer une croyance. La plus connue, et sans doute la plus efficace, est le recadrage. Pour aborder le sujet plus en profondeur, je vous recommande de lire par exemple les livres de Robert Dilts qui a énormément travaillé sur le sujet, ou « Le Recadrage » de Bandler et Grinder.

Je ne vais pas aborder le recadrage dans ce post car ce serait vraiment très long et sans doute incomplet. L’objet de ce post est davantage de présenter la notion de croyances aux lecteurs profanes de ce blog, afin que ces derniers puissent détecter leurs croyances limitantes et les changer pour aller mieux, avec l’aide (ou pas) d’un professionnel.

Pour commencer, c’est assez simple ! Il suffit de lister toutes vos certitudes qui commencent par « Je ne sais pas faire… », « Je suis incapable de… », «  Je ne pourrai jamais… », « Je dois…/ Je devrais… », « Il faut…/ Il faudrait…»…

Il y en a beaucoup d’autres mais commencez déjà par celles-là, vous verrez, il y en aura déjà pas mal à traiter !

Au passage, ma dernière phrase est une belle croyance, non ? 🙂


Comment guérit-on de la dépression ?

La stratégie thérapeutique des médecins a considérablement évolué ces dernières décennies. Les progrès dans le domaine pharmaceutique sont tellement fulgurants qu’il semblerait presque qu’à chaque maladie corresponde un médicament. En fac de médecine, les étudiants comprennent qu’à un diagnostic A correspond un médicament A’. Si la chimie n’a pas (encore) trouvé de solution à une maladie, cette dernière pourrait donc être incurable…

Pour la dépression, cela tombe très bien. La dépression trouverait principalement sa cause dans un dysfonctionnement des neurotransmetteurs (sérotonine et dopamine, notamment)…et des médicaments très rentables comme le PROZAC® permettent d’y recourir. Avec l’avènement de ces médicaments miracles, la dépression devrait donc bientôt disparaître de la surface du globe. Le processus mondial de guérison a d’ailleurs déjà dû débuter…

Fin de l’article !

Ah ! On me fait signe que non… Non, je suis confus… On me dit dans l’oreillette qu’apparemment, plus on prescrit ces médicaments miracles, et plus le nombre de dépressifs augmente (ainsi que le nombre de rechutes). Aïe ! Cela risque donc d’être plus compliqué que prévu.

Se pourrait-il que le problème, qui n’est sans doute pas purement physiologique, puisse trouver une grande partie de sa solution dans un traitement psychologique ?

Pour ma part, je suis convaincu que la guérison de la dépression dépend principalement du fait de changer son mode de pensée, ses croyances, et ce que l’on attend des autres et de la vie, dans les détails du quotidien et dans son ensemble.

N’en tirez néanmoins pas la conclusion erronée que les antidépresseurs ne sont d’aucune utilité. Ils permettent effectivement de pallier au problème physiologique susmentionné (même si cela n’est pas suffisant), de traiter les cas « urgents » et de donner au patient l’espoir de guérir vite grâce à un traitement efficace, grâce au mieux-être immédiat que le médicament peut provoquer.

La dépression n’a pas une seule cause, de nombreux facteurs y contribuent et appartiennent principalement aux 3 domaines suivants : biologique, psychologique et social.

Il est donc très important de rappeler la valeur et la nécessité de la psychothérapie dans le traitement de la dépression.

Les tests cliniques menés en 1994 et 1995 démontrent d’ailleurs formellement que les individus dépressifs ont de meilleurs résultats avec une psychothérapie qu’ils n’en ont avec un traitement médical : ils se sentent mieux pendant le traitement, ils ont généralement des taux de rechute plus bas, ils ont des taux de réussite identiques ou plus élevés, et ils rapportent systématiquement un fonctionnement global plus satisfaisant.

En effet, aucun médicament ne saurait enseigner à un patient les capacités de faire face ou de résoudre les problèmes, ou améliorer ses compétences sociales, des facteurs contribuant tous à la réduction de la dépression.

Bonne nouvelle ! L’hypnose, elle, le permet !

Information méconnue mais pas si étonnante que cela : la psychanalyse est le mode de traitement de la dépression le moins efficace. Trop tournée vers le problème, et pas assez vers la guérison, la psychanalyse recherche les causes conscientes et inconscientes de la dépression et amplifie donc la rumination des causes passées.

La psychanalyse semble donc être contre-productive en matière de traitement de la dépression.

J’aimerais partager avec vous l’approche thérapeutique du psychologue clinicien Michael D YAPKO, qui aborde ce sujet avec beaucoup de talent dans son livre « L’hypnose et le traitement de la dépression ». Je me propose de vous en résumer les grandes lignes mais si ce sujet vous intéresse, je ne saurai trop vous conseiller de lire son livre !

YAPKO propose d’intervenir avec l’hypnose sur les points suivants :

  • Réduction ou élimination des symptômes de la dépression :

–          Manque d’intérêt ou absence de plaisir pour des choses généralement perçues comme intéressantes ou plaisantes

–          Insomnie

–          Sensation de fatigue la plupart du temps

–          Troubles de l’appétit significatifs (+ modification du poids)

–          Sentiment de dévalorisation

–          Culpabilité excessive ou inappropriée

–          Diminution de la concentration

–          Idées de mort ou de suicide, voire tentatives

ð  Les plus fréquents sont l’insomnie et la sensation d’être fatigués la plupart du temps.

ð  Bien souvent, il suffit d’orienter la séance vers une diminution de la rumination et de l’anxiété pour faire disparaître les troubles du sommeil.

  • Réduction ou élimination des facteurs de risque :

–          Circonstances de vie stressantes (au travail, par exemple…)

–          Conflit conjugal

–          Misère économique

–          Compétences sociales limitées

–          Manque de compétence à résoudre les problèmes

–          Manque de capacité à s’auto-gérer

–          Dysfonction des modes de pensée et de perception

–          Troubles mentaux associés (anxiété, par exemple)

  • Reconnaître l’ambiguïté, la tolérer, mettre en place une stratégie de discrimination

L’ambigüité, c’est l’absence de signification claire associée à tout ce qui nous arrive dans la vie.

La nature humaine est ainsi faite : il nous faut trouver un sens à ce qui nous arrive, ou ce qui ne nous arrive pas, parfois « à tout prix » ! Il s’agit de croyances fermement ancrées en nous. Nous n’en avons pas la preuve certaine mais nous en sommes toutefois convaincus !

Par exemple, si vous laissez un message sur le répondeur d’un ami et qu’il ne vous rappelle pas, vous allez sûrement vous demander pourquoi, n’est-ce pas ?

Qu’est-ce que cela peut bien signifier pour vous ?

–          Il n’a pas encore eu mon message

–          Il a perdu son portable

–          Il est très occupé et n’a pas eu le temps de me rappeler

–          Des événements graves ont pu se produire et il n’a pas pu me rappeler

–          Je ne sais pas pourquoi il ne me rappelle pas

–          Il ne m’aime pas, je ne l’intéresse pas…

Qu’est-ce que ça peut bien souvent signifier pour un dépressif, selon vous ?

La signification la plus saine, et la plus aidante, est l’avant-dernière. Il s’agit de reconnaître l’ambigüité (je ne sais pas pourquoi cette chose arrive, je n’en ai pas la preuve formelle) et je tolère cette absence de certitude.

Il est très important que les patients dépressifs apprennent à reconnaître l’ambigüité (car c’est à ce moment qu’ils courent le plus de risques de faire des projections déprimantes ou limitantes), et qu’ils mettent en place une stratégie de discrimination leur permettant de générer divers points de vue. Ils apprennent ainsi à faire de l’ignorance l’occasion d’effectuer des recherches approfondies, pour faire la distinction entre des spéculations (très probablement dommageables) et des faits établis.

  • Déterminer la contrôlabilité et la non contrôlabilité

Une philosophie populaire grandissante enseigne tous les jours aux gens qu’avec la « bonne attitude », ou la « technique convenable », ils peuvent pratiquement tout contrôler dans leur vie, de la curiosité de leurs enfants à leur propre santé physique (ce qui n’est pas complètement faux…).

Néanmoins, cette philosophie devient dangereuse en cas d’échec cuisant : s’ils échouent, c’est qu’ils ont mal agi, puisqu’ils pouvaient contrôler la situation !

Cette sensation d’impuissance, dans une situation en principe sous contrôle, peut mener très rapidement à la dépression.

Il faut enseigner au patient à reconnaître les situations sur lesquelles il peut exercer un contrôle sur son environnement, et celles où rien ou presque ne dépend de lui.

Traiter la contrôlabilité, c’est également se poser la question des attentes du patient, réalistes ou non, dans les détails du quotidien, ou dans la vie d’une manière plus globale.

Il existe bien un contrôle primaire. Cela concerne tout ce sur quoi le patient peut agir, dans son environnement, pour influer sur la situation : il suffit qu’il intervienne pour potentiellement l’arranger objectivement.

Par exemple, il devient plus facile de trouver du travail si on fait un effort vestimentaire, qu’on se rase et qu’on sourit lors de l’entretien…

Mais parfois, rien n’y fait ! Avec tous les efforts du monde, on ne peut pas changer la situation !

Même bien rasé, on peut ne pas être sélectionné par le recruteur…

Alors, dans ce cas, il ne nous reste plus qu’à faire face le mieux possible : c’est le contrôle secondaire ! C’est avoir le contrôle sur la manière dont on prend les choses.

Dans certains cas, notre façon de prendre les choses sera d’ailleurs bien la seule chose sur laquelle nous pourrons agir (dans le cas d’un deuil, par exemple…).

Stratégiquement, il faudra donc que le patient :

–          mette en place une stratégie de discrimination efficace pour savoir ce qui est contrôlable et ce qui ne l’est pas

–          accepte l’absence de contrôle, le cas échéant, pour mieux réagir face à ce qui lui arrive (par exemple, ne pas se sentir responsable de ce qui lui arrive ou de ce qui ne lui arrive pas).

Voici donc résumée la stratégie thérapeutique de YAPKO, qui ne saurait être limitée à ce que j’ai décrit ci-dessus. Je n’ai fait que présenter les grands axes de sa méthode mais la dépression étant une maladie complexe, son traitement l’est également. Une nouvelle fois, je vous invite à livre son ouvrage si vous souhaitez plus de détails sur le traitement de la dépression.


Transformez l’eau en vin, avec l’hypnose !

D’après vous, combien de fois par jour votre esprit modifie-t-il la perception de la réalité ?

Je suis prêt à parier que vous le faites en permanence, la plupart du temps sans vous en rendre compte !

Mesdemoiselles, vous vous souvenez de ce beau brun ténébreux qui vous faisait tourner la tête il y a quelques mois ? Aujourd’hui, à bien regarder, il n’est plus vraiment beau…

Un peu comme la discussion enivrante que vous avez eue avec cette fille dans la rue, l’autre jour, Messieurs. Quelques jours passent et vous vous rendez compte que cette créature autrefois divine, a en fait une voix exaspérante, alors que ça ne vous avait pas choqué la première fois.

Mais… !  Alors, si ça se trouve… personne ne vous voit comme vous êtes vraiment !?!

Peut-être même pas votre maman… ni même vous !?!

De là à penser que tous nos sens sont concernés, il n’y a qu’un pas à franchir.

Effectivement, depuis notre naissance, notre cerveau n’a de cesse de modifier notre perception de la réalité, en la distordant, en réalisant des généralisations (croyances validées et renforcées par l’expérience) ou encore des omissions.

C’est parfois très pratique, car les yeux de l’amour savent raboter un nez ou un menton un peu proéminent.

Et parfois, c’est très handicapant, comme lorsque notre cerveau nous fait croire que la cigarette nous fait du bien (déstressant par exemple) ou même que son odeur n’est pas si insupportable que ça !

Avez-vous déjà changé le goût d’un aliment ?

Je suis certain que oui ! Quelques exemples ?

–          Un vin moyen que vous buvez dans un verre en cristal a pu vous sembler meilleur qu’un grand cru bu dans un gobelet en plastique;

–          Chacun a sa forme de pâtes préférée. Pour certains, les coquillettes (chères aux enfants par exemple) ne valent rien comparées aux torti ou au spaghetti. Elles sont pourtant préparées de la même manière ; seules la forme change…mais la perception du goût est différente !

–          Souvent, les gens préfèreront le goût d’un produit de marque, à la marque du distributeur… et pourtant les deux produits « concurrents » sortent de la même chaîne de fabrication. Seules les étiquettes changent !

Partant du principe que notre cerveau modifie le goût des choses en permanence, il est permis de se demander si les choses ont le même goût pour tout le monde.

En effet, si on admet qu’une pomme (par exemple) possède bien certaines caractéristiques qui devraient lui donner le goût d’une pomme, reconnaissable par tous les individus qui la goûtent, encore faudrait-il pour qu’elle ait le même goût pour tout le monde :

–          Que tous les individus soient équipés des mêmes papilles et récepteurs chimiques de la langue. Mais tel n’est pas le cas ; et d’une personne à l’autre, la sensibilité du goût varie considérablement.

–          Que le cerveau n’altère pas la perception de la réalité, ce qui est impossible.

L’hypnose peut vous aider à altérer le goût d’un aliment.

Par exemple, il est possible de sucrer « virtuellement » de l’eau du robinet, d’avoir l’impression qu’on croque dans une pomme juteuse alors qu’on croque en fait dans un oignon, changer du jus de pomme en jus de citron, etc… Il paraît même que quelqu’un a déjà changé de l’eau en vin, il y a près de 2000 ans !

Le sujet peut même imaginer qu’il boit ou mange quelque chose en particulier alors qu’il n’a rien dans la bouche. Les hypnotiseurs de spectacle s’en amusent assez fréquemment d’ailleurs !

La mise en place est assez simple.

La plupart du temps, après une courte induction, il peut s’avérer utile de commencer par expliquer au sujet qu’une partie de lui change déjà le goût ou l’odeur des choses en permanence, et de lui en fournir quelques exemples. Rappelez le caractère naturel de l’altération sensorielle.

Puis, il suffit ensuite de demander à l’inconscient de modifier le goût (ou la texture) de l’aliment en question, par suggestion directe.

Le nouveau goût peut être imposé à une certaine proportion de sujets mais afin d’éviter les résistances (l’inconscient a horreur de la contrainte), il est préférable de laisser l’inconscient du sujet choisir.

Pour ma part, je mets en place un signaling assez rapide et je demande à l’inconscient de m’indiquer lorsqu’il aura choisi lui-même la nouvelle saveur (qui va remplacer la saveur habituelle).

Les sujets apprécient souvent la surprise, comme une farce faite au conscient.

Il est possible de suggérer que le goût peut évoluer à chaque bouchée/gorgée.

Amusez-vous bien !


Connaissez-vous l’ébriété hypnotique ?

Vous avez sans doute déjà eu l’impression d’avoir bu un verre de trop, n’est-ce pas ?

Si vous n’avez pas terminé à 4 pattes en train de vomir dans les toilettes, avec votre meilleur ami qui vous tient les cheveux, ça a même pu être une expérience plutôt sympathique, non ?

Mais l’alcool, c’est mauvais pour la santé, ça fait grossir, ça donne la gueule de bois et du coup, vous hésitez à revivre ce genre d’expériences en soirée ?!?

Alors, n’hésitez plus ! L’ébriété hypnotique est faite pour vous !

L’hypnose est un outil merveilleux qui permet d’accomplir de nombreuses choses (se soigner, se dépasser notamment) mais également  de faire parfois des choses moins sérieuses, plus ludiques, telles que rendre une personne complètement ivre sans qu’elle ait bu le moindre verre d’alcool.

L’inconscient est formidable. Parfois, il suffit qu’on lui demande de se souvenir d’une situation et de l’état émotionnel qui y était associé, pour qu’il puisse le recréer.

L’inconscient d’une personne qui a déjà connu l’ivresse sait recréer l’ivresse assez facilement car il a stocké bon nombre d’informations sur l’expérience en question (selon les personnes : déséquilibre du corps, difficultés d’élocution, euphorie, voire fous rires, perte d’énergie, lâcher prise…).

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle avec « seulement » un verre ou deux, certaines personnes sont « pompettes », alors qu’en d’autres occasions, après 3 ou 4 verres, ces mêmes personnes ont l’impression de très bien tenir l’alcool.

Le volume d’alcool est identique, l’état de fatigue équivalent… Juste un état d’esprit plus propice à faire la fête par exemple… et au bout de quelques lampées, on se sent déjà tout drôle ! Comme si l’esprit savait recréer l’état souhaité.

A noter qu’une personne qui n’a jamais bu d’alcool peut également connaître l’ébriété hypnotique en recréant les caractéristiques de l’ivresse telles qu’elle les imagine (et qui n’ont peut-être parfois rien à voir avec la véritable ivresse mais cela importe peu). Cette personne a déjà vu des personnes ivres et se comportera de la même manière.

L’un des avantages de l’ébriété hypnotique, c’est qu’on peut moduler assez facilement les effets de cet alcool virtuel. Certaines personnes peuvent même se sentir nauséeuses et l’hypnotiseur doit rester très attentif pour pouvoir intervenir rapidement si besoin, en suggérant que les effets de l’alcool se réduisent par exemple, afin que l’expérience demeure très agréable.

Il est même possible de poser un ancrage kinesthésique sur la personne pour qu’elle puisse ré accéder toute seule à cet état, instantanément, à souhait.

Pour sa part, Derren Brown, un célèbre hypnotiseur et illusionniste anglais qui a rendu cette pratique célèbre, a posé un ancrage visuel (l’ivresse se déclenche à chaque fois que le sujet lit un mot bien particulier) : http://www.youtube.com/watch?v=zryGzTbU49I

Pour parvenir à créer une ivresse hypnotique, après une petite induction, il est possible de demander à la personne de nous dire quel vin ou alcool elle apprécie et de se rappeler quel est son odeur particulière. Les ancrages olfactifs étant des plus puissants, la plupart des gens parviennent à se souvenir de l’odeur d’un vin qu’ils apprécient. Ensuite, il suffit de guider la personne pour qu’elle revive, avec le plus de détails possibles, le moment où elle boit un verre.

Commencez par le contact du verre sur les lèvres pour les kinesthésiques, ou par la couleur du vin ou la forme du verre, par exemple, pour les visuels. Et demandez à la personne si, selon elle, le vin arrive d’abord sur la langue, ou d’abord sur le palais. Evoquez ensuite le moment où le vin passe dans la gorge, par exemple en parlant de l’effet parfois réchauffant de l’alcool, alors que le vin est parfois très frais (soulignez le côté intéressant et étrange), etc… Ensuite demandez à la personne de voir, ou de ressentir, l’alcool descendre dans le corps, entrer dans le sang, et se diffuser partout dans le corps. Une bonne solution est de demander à la personne si selon elle, l’alcool peut arriver au bout des orteils avant d’arriver au bout des doigts, ou le contraire. Pour répondre à cette question, le sujet est obligé d’imaginer l’alcool circuler dans le corps. Associez cette circulation de l’alcool dans le corps à l’apparition des effets habituels de l’alcool, en allant crescendo. Evoquez d’abord un léger déséquilibre, puis un léger tournis les yeux fermés, puis ouverts, puis une douce euphorie qui s’installe, laissant parfois place à un fou rire difficile à contenir, et surtout un lâcher prise de plus en plus important. Si vous êtes joueur et costaud, vous pouvez suggérer que les jambes ont de plus en plus de mal à supporter le poids de ce corps ivre. Vous pouvez mettre en place un ancrage kinesthésique « en ascenseur » pour faire varier l’effet de l’alcool virtuel à volonté (de 0 à 10 par exemple).

Quoi qu’il en soit, veillez toujours à respecter impérativement ces quelques consignes :

–          La personne doit être consentante et prévenue de ce qui va se produire

–          S’assurer que la sécurité de la personne est assurée (prévoir par exemple que la personne peut tomber, comme n’importe quelle personne ivre. Si vous pensez ne pas pouvoir la retenir, faites la s’assoir avant de commencer)

–          Placez les fusibles nécessaires. Tout le monde ne réagit pas de la même manière sous l’emprise de l’alcool. Faites en sorte que la personne ne devienne pas agressive, ou triste, ou qu’elle ne fasse pas des choses qui pourraient nuire à son intégrité physique ou mentale, ou à sa réputation. NB : un fusible (ou une suggestion post hypnotique) de non accoutumance à l’ébriété pourrait également être la bienvenue.

–          Ne pas pratiquer cette technique sur des personnes alcooliques

–          Faire une sortie de transe correcte en s’assurant que la personne n’est plus du tout sous l’emprise de l’alcool virtuel (a fortiori, si elle doit prendre le volant)

Amusez-vous bien !


Les indications de l’hypnose thérapeutique

Nombreuses sont les personnes qui s’intéressent à l’hypnose.

Bien souvent, quand on parle de l’hypnose thérapeutique, les principales réponses qu’on peut entendre sont celles-ci :

–          « Je n’y crois pas », « L’hypnose, ça n’existe pas ! »

–          « Ca ne marchera pas sur moi ! »,

–          « Jamais de la vie ! Ca me fait peur !!! « ,

–          « OK mais qu’est-ce qu’on peut faire avec ? »

C’est cette dernière question qui nous intéresse ici !

En effet, autant joindre l’utile à l’agréable !

Il est clair qu’il est dommage de ne considérer l’hypnose que comme un moyen de faire léviter une main ou placer un sujet « raide » comme une barre de fer entre deux chaises !

C’est faisable, assez facilement d’ailleurs avec de nombreux sujets, mais pour ma part, même si je trouve l’hypnose spectacle divertissante (lorsqu’elle est bien faite, c’est-à-dire avec élégance et éthique), je la trouve nettement moins intéressante que l’hypnose thérapeutique, celle du changement, du développement personnel et du mieux-être.

La preuve de l’efficacité de l’hypnose en thérapie n’est plus à démontrer dans un certain nombre de domaines.

Vous trouverez ci-dessous une liste non exhaustive d’indications de l’hypnose.

Ces pathologies sont traitées quotidiennement par des hypno-thérapeutes, avec plus ou moins de facilité :

  • COMPULSIONS (ce qui est plus fort que nous…)

–          Tabagisme

–          Obésité

–          Troubles du comportement alimentaire (nourriture excessive, boulimie, anorexie)

–          Alcoolisme

–          Toxicomanie

–          Enurésie (pipi au lit) et coprorésie

–          Rétention urinaire

–          Tics

–          T.O.C (Troubles obsessionnels compulsifs)

–          Onychophagie (se ronger les ongles)

–          Trichotillomanie (s’arracher les cheveux) et trichophagie (manger ses cheveux)

  • GESTION DE LA DOULEUR : Analgésie (atténuation ou suppression de la douleur) Anesthésie (« endormissement » de la zone, atténuant ou supprimant la sensation du toucher)

–          Céphalées et migraines

–          Accouchement

–          Grands brûlés

–          Suites post opératoires

–          Fibromyalgie

–          Arthrose

–          Douleurs fantômes

–          Cancer

–          …

  • SANTE & BIEN-ETRE

–          Allergies

–          Hypertension artérielle

–          Problèmes de peau (verrues, herpes, zona, eczéma, urticaire, psoriasis…)

–          Troubles du sommeil

–          Régulation hormonale

–          Phobies

–          Contrôle du poids

–          Renforcement du moi

–          Dépression

–          Stress

–          Anxiété

–          Jalousie

–          Agressivité, violence

–          Deuil

–          …

  • PERFORMANCES

–          Performances intellectuelles

–          Performances sportives

–          Contrôle de la motivation

–          Augmentation de la créativité

  • SEXOLOGIE

–          Anorgasmie

–          Libido

–          Impuissance

–          Ejaculation précoce

ATTENTION : L’hypnose, même si elle permet d’obtenir d’excellents résultats, n’est pas un procédé magique (quoique !).

Le succès d’une thérapie, hypnotique ou non, dépend de nombreux facteurs (contexte, croyances du patient, rapport patient / thérapeute, et de nombreux autres facteurs encore) et aucun hypno-thérapeute digne de ce nom ne pourra jamais garantir le succès à un patient, ni même une amélioration de son état.


Lutter contre le cancer par l’esprit, c’est possible ?

Avant toute chose, j’aimerais attirer votre attention sur le fait que JAMAIS AUCUN PROFESSIONNEL SERIEUX NE VOUS DIRA QU’UNE THERAPIE (hypno ou autre) SAURAIT REMPLACER UN TRAITEMENT MEDICAL ADAPTE (chimiothérapie, radiothérapie…).
Si tel est le cas, fuyez !

Cela étant dit, les patients atteints d’un cancer ne savent que très rarement dans quelle mesure leur esprit peut contribuer à se débarrasser de la maladie (ou au contraire, à la faire apparaître ou à la développer).

Qui pourrait leur en vouloir ? Les médecins eux-mêmes ne soupçonnent parfois pas son impact sur la maladie (ou la santé, en général) !

Pourtant, parmi ces derniers, quelques fous se sont interrogés sur le rôle que joue l’esprit dans l’arrivée, le développement et la guérison du cancer et sont parvenus à d’étonnants, pour ne pas dire d’insolents, résultats.

C’est le cas du Docteur Carl SIMONTON, oncologue radiothérapeute américain, accompagné de son épouse Stéphanie, qui a conçu dans les années 70, un programme très spécial, basé sur la relaxation et la visualisation.

Trop facile, me direz-vous ?

Oui, c’est exact. Mais les chiffres sont éloquents.

Dans le cadre d’une étude expérimentale menée entre 1974 et 1978, le Dr SIMONTON a traité 159 patients, tous atteints d’un cancer en phase terminale, avec la présence de métastases un peu partout dans le corps.

Ces patients ont tous en commun d’avoir été considérés médicalement incurables par les oncologues qui leur ont diagnostiqué un cancer et annoncé une espérance de vie de 5 à 6 mois maximum.

Ils étaient donc tous condamnés !

En 1978, à la fin de l’étude, 63 patients étaient encore vivants, soit près de 40% !

Parmi ces 63 patients :

  • 14 n’avaient plus aucun signe de maladie
  • 12 avaient une tumeur en train de progresser
  • 17 avaient une maladie stabilisée
  • 20 avaient une nouvelle croissance de la tumeur (rechute)

NB : Ceux qui sont décédés, ont vécu près de deux fois plus longtemps que les patients condamnés et recevant un traitement médical seulement.

Comment cela fonctionne-t-il ?

La méthode SIMONTON traite un certain nombre de points qui ne seront pas abordés dans le détail dans ce post (car cela excèderait la simple vulgarisation de la méthode qui est l’objet de ce post), tels que :

–          L’identification des bénéfices secondaires de la maladie

–          Les croyances du patient quant à la maladie et son espérance de vie

–          Le traitement du sentiment d’impuissance du patient face à la maladie

–          Insuffler la volonté de surmonter le ressentiment

–          La création de buts définis, à court, moyen et long termes : créer le futur !

Je vous invite à lire l’ouvrage des SIMONTON pour plus de détails.

Outre ces points (très importants), la méthode SIMONTON peut être grossièrement résumée comme suit :

1-     RELAXATION

Le Dr SIMONTON a invité ses patients à se relaxer (et non simplement à se détendre) 3 fois par jour pendant 10-15 minutes à chaque fois, pour deux raisons majeures :

  • la relaxation permet de réduire le stress :

–          Le stress est un facteur augmentant considérablement la prédisposition à la maladie. Il réduit l’activité du système immunitaire, qui est chargé d’évacuer naturellement et quotidiennement des cellules anormales. Si le système immunitaire est affaibli par le stress, l’arrivée d’un cancer (ou de toute autre maladie) est favorisée. Pour la même raison, le développement du cancer est favorisé par le stress.

–          Des études ont montré que la plupart des patients atteints d’un cancer ont subi un traumatisme émotionnel important (ou une accumulation de stress ou de petits traumatismes émotionnels) dans les 18 mois qui précèdent l’arrivée de la maladie.

  • la relaxation favorise la visualisation.

NB : Le Dr SIMONTON donne une technique de relaxation mais précise qu’aucune technique n’est meilleure qu’une autre ; il faut simplement qu’elle fonctionne !

2-     VISUALISATION

Une fois que le patient est bien relaxé, il est invité à visualiser les éléments suivants, de manière active et créatrice :

  • Imaginer mentalement le cancer, en termes réalistes ou symboliques, comme s’il était fait de cellules très faibles, désorganisées et faciles à détruire ;
  • (si le patient est sous traitement) Visualiser le traitement pénétrant dans le corps, comme un poison pour les cellules anormales. Les cellules saines sont intelligentes et fortes et ne prennent pas le poison. Il en faut peu pour tuer les cellules cancéreuses, faibles par nature, qui absorbent le poison, meurent et sont rejetées hors du corps ;
  • Visualiser une armée de globules blancs, très forts, intelligents et agressifs ! Les cellules cancéreuses ne sont pas de taille. Les globules blancs vont gagner la bataille ! Visualiser la bataille.
  • Visualiser le cancer qui diminue. Voir les cellules mortes emportées par les globules blancs et chassées du corps par le foie et les reins et éliminées dans l’urine et les selles ;
  • Continuer à voir le cancer diminuer jusqu’à ce qu’il disparaisse ;
  • Se voir mentalement ayant davantage d’énergie, un meilleur appétit, aimé de sa famille…au fur et à mesure que le cancer diminue, et enfin disparaît ;
  • S’imaginer guéri, libre de maladie, plein d’énergie
  • Visualiser qu’on a atteint ses buts dans la vie, les membres de la famille allant bien, les relations avec l’entourage authentiques et profondes…
  • S’accorder « un bon point », se donner mentalement une petite tape sur l’épaule pour se féliciter d’avoir bien travaillé et de s’être ainsi fait du bien.

Attention, dans son livre, le Dr SIMONTON précise bien que ce traitement complémentaire n’est pas la panacée !

Le patient doit être le moteur de sa guérison. Il doit vouloir vivre et se battre !

La motivation, ainsi que la relaxation, la visualisation (et tous les points abordés plus haut) font partie des domaines de prédilection de l’hypnose.


Un blog de plus sur l’hypnose, pour quoi faire ?

Quand on lance une recherche « blog hypnose » dans Google, on trouve essentiellement des blogs :

– qui remplacent le site web professionnel d’un hypnothérapeute, n’ayant pas voulu se payer un nom de domaine, mais souhaitant donner des infos (sur le prix d’une consultation par exemple);
– dont le thème n’est pas la thérapie, la santé, l’évolution personnelle : hypnose spectacle, hypnose de rue…;
– qui ont quelque chose à vous vendre : séances d’hypnose thérapeutique, formations en hypnose, DVD et CD d’auto-hypnose…

Pour ma part, je ne vendrai jamais rien sur ce blog !

Ce blog poursuit plusieurs objectifs :

– Présenter l’hypnose et la démystifier au maximum
– Partager les informations liées à l’hypnose qu’on ne trouve pas forcément ailleurs, ou qui sont sous-exploitées, bien qu’intéressantes, voire controversées !
– Vous faire part des techniques, protocoles, astuces, comptes rendus de séances intéressantes…